Une de mes sœurs, très chère à mon cœur, arrive en fin de vie, entourée de ses deux filles et de ses quatre petits-enfants. Toute sa vie elle a gardé une vénération pour Marie, la mère de Jésus. Elle était particulièrement sensible aux reproductions de ''Vierge à l'enfant'' comme de toutes représentations de jeunes mamans tenant un petit dans ses bras. Aussi je n'ai jamais manqué de lui en offrir quand j'en avais l'opportunité, comme au cours d'un séjour en Grèce avec un de mes fils. Nous nous sommes rendus sur le site des Météores et avons pu visiter un atelier de peintre d'icônes.
Au début juin, quand nous sommes allés lui rendre une ultime visite, mon fils François m'a fait part de son désir de lui offrir un dessin. C'est toujours ainsi qu'il exprime ses émotions. Je lui ai suggéré une vierge à l'enfant. Il a regardé une de ces reproductions, puis a laissé libre cours à son inspiration. C'est un dessinateur d'instinct. En deux soirées après être rentré du travail à l'hôpital de Valenciennes, il a produit une très belle œuvre, douce, largement colorée de bleu et toute fleurie, et il l'a encadrée.
Quand il lui a offerte, le 5 juin, elle fut très émue et le remercia vivement, les larmes aux yeux. Il lui a dit que lui-même avait pleuré en la dessinant et en pensant à elle. Depuis, ce joli tableau ne quitte pas sa chambre et, ces jours-ci, elle l'a fait placer tout à côté de son lit, presque à portée de main. Elle a confié à l'une de ses filles qui m'a rapporté son propos : « En regardant la vierge à l'enfant de François, j'ai l'impression qu'elle m'invite à danser ! »
Magie d'un art spontané qui traduit les élans du cœur de mon fils, magie d'une foi toute simple qui se traduit par une envie de danser et de faire la fête chez ma petite sœur, bien que devenue grabataire. Magie de la vie de l'esprit qui transcende notre corps et exprime le profond de notre âme à travers un dessin et une envie de danser.
L'art est une icône de l'esprit et du cœur..