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Noël 2019 ?

Lorsque j'étais enfant, la magie de Noël opérait encore. Il y avait la crèche familiale installée par mon père sur le buffet de la salle à manger. Il y avait surtout l'imposante crèche de Noël qui occupait tout le fond de l'église paroissiale, côté droit. Des personnages grandeur nature, l'enfant Jésus apporté solennellement par le curé aux douze coups de minuit à la procession d'entrée de la messe de la nativité aux accents du ''minuit chrétiens'', et l'ange qui inclinait la tête en remerciement quand on glissait une piécette dans la tirelire qu'il présentait. A présent la magie m'opère plus. Je ne vibre plus à Noël et je me sens même quelque peu étranger à ces festivités, bien paganisées de nos jours il est vrai.

Il y a plusieurs raisons à cela.

Au point de départ, en étudiant les récits de la nativité dans les évangiles de Matthieu (1,18 et 2) et de Luc (1,26-38 et 2), ce fut la prise de conscience des divergences, voire des contradictions entre ces deux histoires. Je n'entre pas dans les détails, ils sont évidents à la simple lecture. Lequel des deux était vrai ? Impossible de le déterminer. Finalement j'ai pris conscience que, dans les deux cas, il s'agissait de constructions littéraires à but théologique et catéchétique, et qu'il ne fallait pas les recevoir comme des vérités historiques. Où et quand Jésus est-il né ? Daniel Marguerat dans son ''Vie et destin de Jésus de Nazareth'' conclut qu'aux yeux de l'histoire on n'en sait strictement rien, et que cela restera toujours inconnu. Le Noël du 25 décembre est tout à fait aléatoire.

''Minuit chrétiens, c'est l'heure solennelle où l'homme-Dieu descendit jusqu'à nous''... Le problème en ce qui me concerne, c'est que je crois de moins en moins, à vrai dire plus du tout, que Jésus de Nazareth est ''l'homme-Dieu'', le ''Fils de Dieu'', ''engendré par le Père'' de toute éternité, qui aurait pris chair un beau jour dans l'utérus de Marie, une jeune fille de Galilée, par l'action mystérieuse du ''Saint-Esprit''. Le fait est que j'en suis revenu au monothéisme strict du judaïsme : ''l'Eternel est l'unique Dieu et il n'y en a pas d'autre que lui''. Exit le ''Saint-Esprit'' qui n'est que Dieu lui-même agissant en nous et dans le monde. Exit le ''Fils de Dieu'' qui ne l'est que par adoption comme l'instrument privilégié de Dieu révélant son salut au monde troublé, le salut d'un amour inconditionnel et absolu.

Pour couronner le tout, Noël est devenu symbole de bombance et de repas gastronomiques ou pantagruéliques – tout à l'heure la télé prodiguait des conseils pour éviter ''les indigestions de Noël'' ! Et dans le même temps, chez nous en France, des personnes dorment dans la rue et font la queue pour recevoir un peu de nourriture aux soupes populaires. Et je ne parle pas des centaines de milliers de malheureux entassés dans des camps de réfugiés aux quatre coins du monde...

Je suis devenu allergique à ce Noël traditionnel, que ce soit à l'église ou au temple, ou même en famille où l'on se sent obligé de festoyer ensemble et de s'offrir mutuellement des cadeaux. Cela, je le conçois plus volontiers, pour fêter le passage à une année nouvelle dont il nous appartiendra qu'elle soit meilleure, plus juste et plus généreuse.

Or donc, joyeuse année nouvelle à tous et à toutes !

 

 

 

 

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