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Pâques, un message de libération

En 2017, me laissant agir par un élan spontané, peut-être le souffle de l'Esprit, j'ai rédigé et diffusé aux frères et sœurs de la communauté paroissiale un message de Pâques. J'en ai eu quelques retours positifs et, depuis, une amie protestante en redemande, d''où un second message l'an dernier, et un troisième cette année. Mais que dire de neuf ? Certes le fond du message est le même, mais les circonstances de sa délivrance changent nécessairement d'une année à l'autre. Aujourd'hui il me semble que le concept de libération rende bien compte de ce que peut-être Pâques pour nous aujourd'hui.

 

Pâque dans la vie de Jésus de Nazareth

Avant sa mort en croix et son relèvement du tombeau, le prédicateur itinérant et quelque peu thaumaturge qui a parcouru durant un peu plus d'une année, trois ans tout au plus, les routes de Galilée avant de se faire piéger à Jérusalem, n'était connu que comme ''Jésus de Nazareth'', le fils du charpentier Joseph. Il avait repris l'entreprise familiale puis avait tout quitté, village, profession et famille pour aller prêcher sur les chemins et annoncer la bonne nouvelle du Royaume. En butte à l'hostilité des tenants de la religion établie et à l'agacement des occupants romains qui n'aimaient guère les mouvements de foule, il a été sommé de se taire. Cependant, ''conduit par l'Esprit'', il est resté fidèle jusqu'au bout à la mission dont il avait pris conscience. Jusqu'au bout, c'est à dire jusqu'à la condamnation à mourir en croix et l'ensevelissement dans un tombeau. Fin de l'histoire aurait-on pu dire.

Mais l'histoire ne s'est pas arrêtée là. Il s'est relevé du tombeau car Dieu l'a ressuscité, il l'a rendu à la vie et à ses amis. Ce fut une délivrance, une libération de la mort et des puissances de mort qui avaient voulu étouffer sa parole et gommer son message. Son passage par la mort physique, sa Pâque, fut une libération, LA libération. Comme le papillon qui émerge de la chrysalide, le Jésus des évangiles, le Nazaréen, est devenu ''Christ et Seigneur'' dans les lettres de Paul aux premières communautés chrétiennes, une renaissance, une ''résilience'' dirait-on de nos jours. Libération des contraintes physiologiques, dépassement des limites de la maladie et de la mort. ''Christ est venu, Christ est né, Christ a souffert, Christ est mort, Christ est ressuscité, Christ est vivant, Christ reviendra, Christ est là !'' comme le proclame une belle anamnèse dans la liturgie de nos frères catholiques. L'histoire ne faisait que commencer.

Pâque dans nos vies

Cette histoire de libération, annoncée dans le récit de l'Exode et réalisée en Jésus de Nazareth, Christ et Seigneur, il ne tient qu'à nous de la vivre dans notre propre existence. Bien sûr nous sommes limités, parfois même enchaînés, par notre faiblesse humaine, physique et morale, par nos envies de confort et de tranquillité, nos désirs de repli sur nous-mêmes, que sais-je encore. A chacun de s'examiner et de faire son introspection. Mais nous savons aussi que nous ne sommes pas seul : ''Christ est venu, Christ est là''. Dieu, son Père et notre Père, nous a fait don de la foi. Il nous suffit de nous abandonner à l'action de son Esprit en nous, ce en quoi consiste la grâce, et nos chaînes tomberont, nos limites reculeront, et nous serons libérés nous aussi avec le Christ et à sa suite. Notre histoire de libération est en cours. Notre Pâque se réalise chaque jour jusqu'au terme de notre vie terrestre. Croire, espérer et persévérer.

Pâque dans notre actualité

Il n'y a pas que dans notre histoire personnelle que Pâque se réalise. Les médias nous apportent chaque jour leur lot de misère, de guerres, de catastrophes, et d'horreurs perpétrées partout sur notre planète. Hélas, les puissances de mort sont toujours à l'œuvre dans notre monde 2000 ans après la saga évangélique. Il y aurait de quoi désespérer et perdre la foi. Mais il y a un mais... Des signes de résilience apparaissent dans notre univers bouleversé.

Relevons-en deux.

Notre société prend de plus en plus conscience de la nécessité et de l'urgence de reconnaître aux femmes la place qui leur revient de droit face à la suprématie masculine qui s'impose depuis des millénaires. Avec parfois des outrances inéluctables dans tout mouvement de libération mais qui ne remettent pas en cause le bien-fondé de leurs revendications, nos compagnes se redressent, revendiquent une égalité de droit avec les hommes dans tous les secteurs, salaires et vie socio-professionnelles, co-responsabilité au sein du couple et de la famille, y compris dans le domaine religieux alors qu'elles n'y occupent souvent qu'une place subalterne. C'est un grand mouvement de libération, un passage, une Pâque pour nos mères et nos compagnes, nos filles et nos sœurs - c'est un homme qui parle...

Un autre signe de libération est apparu tout récemment. Notre planète est en grand danger de survie, conséquence d'une activité humaine débridée et irresponsable. Les décideurs politiques et économiques en sont conscients mais se voilent la face ou n'ont pas le courage de prendre les mesures qui s'imposent. Qu'à cela ne tienne, ce sont des jeunes, presque des enfants qui se lèvent pour lutter contre cet état de chose. Une jeune suédoise, une toute jeune femme comme par hasard, d'à peine 16 ans, est à l'origine d'une prise de conscience collective qui fait boule de neige et mobilise partout sur la planète des collégiens, des lycéens et des étudiants qui sont la conscience de notre société de consommation et font pression sur l'opinion et sur nos gouvernants. Qu'en sortira-t-il ? Il est trop tôt pour le savoir. En attendant saluons ces jeunes qui eux-aussi se libèrent de puissances aveugles qui mettent en cause l'existence de notre mère nourricière, cette terre que le Créateur nous a confiée pour en être les gérants en son nom et pour le bien de tous, cette terre dont ils et elles seront les gérants dans quelques années. Souhaitons que ce mouvement des jeunes inaugure un passage, une pâque vers une gestion responsable de notre planète, respectueuse de la nature et soucieuse du bien-être de tous.

Puissances de mort mais signes de résilience,

Lueurs d'espérance dans la morosité ambiante...

Joyeuses Pâques malgré tout.

Et que Dieu, notre Père, nous vienne en aide.

Jean.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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