Dans une réflexion précédente ''Sommes-nous propriétaires ou gérants de nos biens'' J'ai déjà abordé la question du respect de notre planète. Aujourd'hui, la démission fracassante de Nicolas Hulot me donne l'occasion de revenir sur ce thème, commun à bien des religions et idéologies de par le monde. Un de mes fils rêve de s'installer à la campagne avec son compagnon pour y vivre au contact de la nature et en tirer ce qui leur faut pour subsister, rompant le plus possible avec l'économie capitaliste : retour à la mère nature comme à la fin des années soixante. Ils s'apprêtent à mettre en œuvre ce projet. Leur choix de vie m'interroge. Dans le cadre de ce blog destiné au questionnement de la foi chrétienne on peut se demander si elle a son mot à dire sur le rapport à la nature et la sauvegarde de notre planète.
Revenons sur cette démission.
Hier matin Nicolas Hulot a quitté brutalement le ministère de la Transition Ecologique et Solidaire qu'il occupait depuis 15 mois. Il a annoncé sa décision à la radio, sans même avertir au préalable le Premier Ministre et le Président de la République. Cette décision a surpris tout le monde et pris de court les médias et les responsables politiques. Elle était inattendue, bien que prévisible. Elle avait d'ailleurs été annoncée par la une des journaux à chaque fois qu'il avait dû mettre son pouce dans sa main et accepter des ''petits pas'', comme il l'a dit lui-même, vers la transition écologique de notre pays, alors qu'il voulait au contraire avancer à grandes enjambées.
Ce militant chevronné, qui plus est, l'incarnation de la conscience écologique de notre nation, n'est pas parvenu à se glisser dans la peau d'un homme politique. Il n'a pu se satisfaire de progresser petitement, de compromis en compromis vers l'idéal auquel il avait voué sa vie et son action. A un degré bien moindre mais pour de mêmes raisons, militant syndicaliste dans l'âme, je n'ai jamais voulu m'engager en politique et j'ai décliné l'invitation qui m'avait été faite de m'inscrire sur une liste à des élections municipales. J'étais bien trop entier pour m'impliquer dans des débats qui semblaient importants pour nombre de mes concitoyens, mais qui n'étaient pas essentiels à mes yeux. Je ne méprise pas pour autant l'action politique à quelque niveau que ce soit, elle est utile et même nécessaire, et des membres de ma famille que j'estime s'y sont consacrés, mais ce n'était pas ma tasse de thé.
Cet événement questionne-t-il notre foi ?
Dans leur réflexion sur l'univers où ils se trouvaient plongés, les sages hébreux puis les penseurs religieux du peuple juif après son retour de la captivité babylonienne, ont conçu et exposé leur vision du monde qui les entouraient. Le chapitre premier du livre de la Genèse témoigne de cette foi en un Seigneur Dieu, Créateur de ce monde et qui leur aurait confié sa création qu'il estimait bonne, et même très bonne. On en pensera ce que l'on voudra. Toujours est-il que la foi chrétienne, enracinée dans la foi juive, a repris à son compte cette vision du monde. Chrétiens, nous nous considérons comme responsables, non seulement de notre planète, mais aussi de l'univers qui nous entoure. Nous n'en sommes pas propriétaires mais gérants et nous avons à en rendre compte. Certes tous les militants écologistes ne le sont pas au nom de la foi chrétienne, tant s'en faut et heureusement car la foi n'a pas le monopole de ce qui est bien et juste. Mais tous les chrétiens, et au-delà tous les croyants en un Dieu Créateur, se devraient d'être écologistes, au coude à coude avec tous les écolos du monde.
Au slogan de la solidarité internationale ouvrière ''travailleurs de tous pays unissez-vous'' qui, hélas, a perdu de sa force, on pourrait substituer le slogan de la solidarité écologique ''Ecolos de tous pays unissez-vous''. Le ministère de Nicolas Hulot ne s'intitulait-il pas ''de la transition écologique ET solidaire'', une solidarité que je qualifie volontiers d''internationale, puisque la santé de la planète nous concerne tous au-delà des frontières géographiques et politiques, culturelles et religieuses. Le militant Hulot, s'il veut rester fidèle à ses convictions et ne plus se mentir à lui-même comme l'a avoué le ministre Hulot, se devra de poursuivre son combat, en y croyant envers et contre tout, - les égoïsmes politiques et nationaux et les lobbies défendant des intérêts corporatistes -, une lutte que l'on voudrait bien finale, au risque de paraître utopistes, une fois de plus, car il y a urgence. Il faut se mobiliser. ''C'est la lutte finale'' pour l'écologie ! Pourquoi pas ? L'espérance fait vivre !