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Nostalgie...

Il est bientôt 4 heures. Réveil matinal au sortir d'un rêve qui me renvoie à ma jeunesse. Maman s'affaire en bas, quand tout le monde dort encore, et pourtant elle nous a quittés il y a plus d'un quart de siècle ! Il n'empêche, elle est bien là. Je descends et elle me confie dix euros, à moins que ce ne soit dix francs, pour aller chercher du pain pour le petit déjeuner et de quoi donner à manger aux chats qui réclament leur pitance. Je cours le long du trottoir jusqu'à la supérette au bout de la rue. Tiens je ne savais pas qu'il y en avait une rue Obert à Wambrechies. Je cours. Je suis encore un jeune homme alors que j'arrive à mon quatre-vingt quatrième printemps ! Magie des rêves qui entremêlent le passé et le présent, qui nous font retrouver notre jeunesse et revivre des êtres chers qui nous ont quittés il y a bien longtemps parfois.

Mes rêves préférés sont ceux qui me rendent présente mon épouse décédée depuis bientôt 15 ans. Elle est de nouveau là, à mes côtés, présente dans des activités quotidiennes. Je devrais faire la fête de la retrouver ainsi. Mais non, il est tout naturel qu'elle soit là comme elle l'était hier, et comme elle le sera demain. dans d'autres songes. C'est au réveil que je réalise le grand bonheur de l'avoir de nouveau côtoyée, ne serait-ce qu'en rêve, et je m'en réjouis...

Mais j'en reviens à mon songe de cette nuit. sans Cécile mais avec ma maman. Le commerçant chipote : « Vous savez que certaines pièces de monnaie n'ont plus cours ? » Ah bon, je ne savais pas ! J'aurai peut-être de quoi acheter une demi-baguette ? Mon fils – tiens donc, j'ai un fils ? - ira faire les courses tout à l'heure. Il adore faire les courses !... Toujours ce mélange du passé et du présent...

Cette fois je suis bien réveillé, Maman n'est plus là, je suis un peu perdu... Ah oui, nous sommes confinés, comme des cons finis qui paient les pots cassés de siècles d'exploitation de notre terre ex-nourricière et qui, épuisée, prend désormais sa revanche. Et c'est alors que, par un retour sur le passé, les souvenirs affluent et la nostalgie me submerge.

Je suis encore un jeune garçon. Nous sommes en été, les papillons volètent ça et là dans le jardin. Des abeilles et des guêpas bourdonnent autour de nous. Des myriades d'oiseaux de toutes sortes piaillent dans les frondaisons. Puis un saut dans le temps, maintenant âgé de 37 ans, je viens de renouer avec l'enseignement en octobre. Menant ma classe au terrain de sport nous remarquons une nuée d'hirondelles alignées comme à la parade sur les fils électriques, prêtes à s'envoler vers des cieux plus cléments à l'approche de l'hiver. Quand ça leur démange, elles ne se grattent que d'un côté avec leur patte, car ce sont des oiseaux mi-gratteurs, whaouf, whaouf ! Plutôt facile, non ? C'est une blague de mon fils. Maintenant on ne voit plus de ces alignements d'hirondelles sur le départ. Plus tard encore, je suis papa et mes fils observent le vol d'une hirondelle – une seule – qui rejoint son nid dans le hangar qui nous sert de garage.

Et maintenant aucune hirondelle ne vient plus s'abriter chez nous... Depuis quand n'avons-nous pas vu de papillons ? Où est le temps où je devais détruire des nids de guêpes dans le terrain et un très beau nid de frelons en papier mâché, mes notes d'étudiant, dans l'atelier. ''Avec le temps, va, tout s'en va...'' Nostalgie ! Seuls les rêves et la magie de l'écriture peuvent faire revivre ce qui n'est plus, êtres chers et réalités de l'enfance et de la jeunesse. Mon récit autobiographique, ''la chanson des blés d'or'' et ''le Credo du paysan'' grâce à youtube, et les toiles bucoliques de Jean-François Millet : ''L'angélus'' mais les paysans ne s'arrêtent plus à midi pour réciter la prière à Marie, au rappel de la cloche paroissiale, ou ''Les glaneuses'' au temps où nous allions, comme les trois petits enfants de la légende de Saint Nicolas, glaner des épis de blé dans le champ voisin pour en retirer les grains qui, mâchonnés, nous faisaient en bouche du ''chikley'' (orthographe non garantie), ce ''chewing-gum des campagnes'', à la française (voir sur le net).

Allons, fini de rêver, nous sommes au printemps 2020. Je suis en train de devenir un vieux schnock radoteur, confiné chez moi pour cause de coronavirus, me demandant quoi faire de cette journée qui commence, payant la note avec les autres...

Mélancolie...

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